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Le Temps d'Emelnys
17 octobre 2015

3 – Océrem

La lumière réconfortante de menso traversa doucement le feuillage des arbres de la forêt de Mensofem.
Situer près de la cité d’Alanil, capitale du Royaume des Esalmias, elle est la dernière des quatre forêts d’Em[1]. Dans la forêt de Mensofem[2], pousse des végétaux d’une grande beauté.
C’est également l’un des derniers endroits ou peuvent vivrent les animaux. Les trois autres forêts du Royaume des Esalmias ont été détruites par le Grand Conseil.
Un jeune esalmias parcourait lentement la Forêt, sautant par-dessus les racines des arbres. Une troué dans le feuillage illumina sa peau pâle, ses oreilles pointus et ses longs cheveux blonds. Il portait une légère chemise verte et un pantalon assorti. Il était chaussé de grandes bottes.
Il leva la tête vers menso[3] et posa une main sur un tronc. Ses yeux d’une étrange couleur blanche reflétaient l’inquiétude.
- Toujours pareil, marmonna-t-il. Cela s’aggrave de jour en jour !
Il poussa un soupir et continua son chemin. Au fur et à mesure qu’il avançait, la végétation autour de lui devenait de plus en plus fanée. La forêt semblait dépérir. L’esalmias marcha jusqu’à un lac. Il était tellement petit qu’un cheval pourrait le traverser sans avoir à nager. L’eau semblait boueuse et spongieuse. Au dessus, menso n’arrivait pas à traverser le feuillage trop épais et l’endroit semblait sombre et menaçant.
 Le jeune esalmias tendit le bras derrière lui et attrapa son arc. Il empoigna une flèche, au bout vert pâle, et banda son arme, pointant un arbre de l’autre coté du lac. Il décocha une flèche, qui fila se planter dans une branche, juste derrière l’eau boueuse. Aussitôt une nué noire s’envola à tir d’ailes en poussant des cris aigues.
- Encore ses satones-koroses vampires, grogna l’esalmias. Elles détruisent la forêt et rependent un poison qui tue les plantes et les animaux, pesta-t-il.
Il tira plusieurs flèches et abattit plusieurs satones-koroses[4], qui tombèrent dans le lac. Ce dernier les avala alors lentement. La dernière patte disparut au fond de l’eau spongieuse quand un hennissement retentit dans la forêt.
Un bruit de course se fit entendre et un cheval blanc comme la neige déboula près de l'esalmias. Il s’approcha de lui et le frotta avec sa tête. L’esalmias lui flatta l’encolure et alla chercher ses flèches, du moins celles qui n’avaient pas été avalé par le lac. Il les rangea dans son carquois, avant de revenir près de l’animal. Il grimpa en croupe avec légèreté et donna un coup de talon à sa monture.
Le cheval partit au galop, filant dans la forêt à toute vitesse. Devant les yeux de l’esalmias blond, les arbres défilaient sans qu’il ais le temps de les voir vraiment.
- C’est de plus en plus grave, grommelait-il en regardant la nature autour de lui. La forêt de Mensofem meurt petit à petit, comme les trois autres forêts !
Le cheval sortit du couvert des arbres et emprunta un chemin de terre qui semblait avoir été foulé mainte fois. La végétation de la forêt laissa peu à peu place à des champs verts. Le chemin se mettait  à monter. Au loin, l’esalmias aperçut les murs d’une cité blanche, Alanil, capitale du Royaume des Esalmias. L’animal redoubla d’allure, sentant qu’il devait se dépêcher.
Les esalmias étaient en grande communion avec la nature et également avec les animaux, qui semblaient les comprendre.
- Doucement, Menso, chuchota l’esalmias au cheval blanc.
Ce dernier ne ralentit pourtant pas l’allure et entraina son cavalier jusqu’à l’entré de la ville, qu’ils franchirent en passant une arche de pierre. Les sabots de Menso ricochaient en un rythme régulier sur les rues pavé de la cité. Le cheval slaloma avec l’adresse de l’habitude entre les passants de la ville pour se frayer un passage vers le château, tout en haut de la cité.
Les esalmias qui cheminaient s’écartèrent sur leur passage en poussant des cris surpris et quelques fois indignés. Les murs des maisons défilaient à une vitesse et en un rien de temps, le cavalier se retrouva dans la cours pavé du château de pierre.
Un esalmias à la peau pâle, aux longs cheveux brun et portant une longue robe grise touchant presque terre descendit les marches du château. Sa tête se trouvait gracieusement ornée d’une couronne dont les motifs rappellent les tiges de lierres tressés. Le jeune esalmias blond s’avança vers lui.
- Ousamien[5], père, dit-il en s’inclinant.
Avant qu’il n’ait le temps de parler, du bruit se fit entendre, venant des bas des marches qui permettaient d’accéder à la cours du château. Un esalmias âgé aux cheveux grisonnant arriva en courant, tenant un rouleau de parchemin à la main et portant une armure et un casque.
- Seigneur Péneltos, cria-t-il. Un message important pour vous de la part du général Siladan !
Le messager tendit le rouleau au seigneur des esalmias, qui le déroula et le parcourut de ses yeux sombres. Le vieil esalmias recula et s’inclina humblement.
- Ainsi le Grand Conseil a une nouvelle fois fait tomber notre fort de Gouenliem, remarqua Péneltos.
Le messager s’inclina encore plus bas et récupéra hâtivement le rouleau de parchemin.
- Le fort de Gouenliem, père ? répéta l’esalmias blond. Il faut encore le reprendre, la forêt de Mensofem dépérit de plus en plus, s’insurgea son fils. Il faut faire quelque chose, on ne peut plus continuer à les laisser prendre nos cités !
Le seigneur des esalmias inclina la tête et se tourna vers le messager.
- Rapatriez la garnison à Veltiem, ordonna-t-il. Que nos soldats défendent la cité, le Grand Conseil ne doit plus progresser sur nos terres !
Le messager s’inclina une dernière fois avant de partir.
- Père, la situation empire dans la forêt de Mensofem, les satones-koroses s’y installent de plus en plus, lui apprit-il.
Le seigneur des esalmias hocha la tête et réfléchit un moment. Les rayons de Menso traversèrent l’Arbre de la Vie, planté dans la cours du château, près des deux esalmias. Cet arbre prédit la vie de chaque membre de la famille royale à sa naissance. Seul les Manem[6]  peuvent percevoir les signes de l’Arbre de Vie.
Péneltos sortit de ses pensés et se tourna vers son fils.
- Océrem, tu dois trouver les deux magiciennes, les élues d’Em, dit le Seigneur d’une voix grave.
Son fils le fixa et ouvrit de grands yeux ronds.
- Mais, père, et la forêt de Mansofem ? Qui va s’occuper de vérifier l’étendu du mal qui la ronge ? protesta l’esalmias blond.
Océrem se balança légèrement sur ses pieds.
- Quelqu’un d’autre s’en chargera, répondit Péneltos.
- Efani ? proposa Océrem avec espoir.
Efani était sa jeune sœur et il l’aimait beaucoup, ils étaient très liés.
- Si tu veux, lança Péneltos.
Il n’aimait que très peu sa fille et adorait son fils.
- Pour le moment, il faut que tu retrouve les magiciennes et que tu les amènes ici, elles sont notre seule chance de sauver notre peuple ! enchaîna le seigneur d’un ton sans appel… et pas du tout égoïste.  
L’esalmias blond hocha la tête et demanda :
- Ou les trouver ? demanda-t-il. Je n’ai aucune idée de l’endroit  ou elles se cachent.
Son père passa une main devant lui et désigna l’Arbre de Vie.
- Une de nos manem a perçue un signe dans les feuilles de l’Arbre. Une des magiciennes vient de quitter Galadore et se dirige vers Tasano, l’informa-t-il.
- Vous n’auriez pas pu me le dire plus tôt ? s’agaça Océrem.
- Je vais te faire préparer de quoi voyager, continua Péneltos, sans prendre en compte la remarque de son fils.
Son fils acquiesça sans rien ajouter et fixa l’Arbre de Vie. Péneltos le prit par les épaules.
- Tu es brave Océrem, le « Fils d’Em », l’encouragea-t-il. Je te fais confiance pour mener cette mission à bien, ajouta-t-il.
Océrem reprit son arc et son carquois et les passa en bandoulière. Il se retourna vers son père.
- De la réussite de ta quête dépend la survie de notre peuple, car sans la forêt de Mensofem, nous disparaitront tous, termina le seigneur d’une voix inquiétante qui résonna dans la cours pavé du château de la cité des esalmias.



[1] La Lune, en langue Esalmias

[2] Demeure des Astres

[3] Le Soleil

[4] Sortes de chauves-souris noires, presque transparentes, extrêmement grandes et très venimeuses

[5] Salutation

[6] Les prêtes ou prêtresses de Menso et Em qui peuvent voir l’avenir

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