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Le Temps d'Emelnys
19 octobre 2015

6 – Alnoum

Une flamme brûlait dans une lampe posée sur une table en bois. Autour, la pièce n’était que désordre et étrangeté. Des bouteilles pleines de sable pendaient du plafond, des plantes séchées étaient accrochés en hauteur par des ficelles, des bocaux sur des étagères étaient remplis de fleurs ou de mixtures aux couleurs inquiétantes. Des cornes d’animaux intactes ou pilés étaient posé sur un établit dans le fond de la pièce, ou était déjà disposé divers récipients noirs.
Quelqu’un frappa à la porte de la pièce.
- C’est ouvert ! fit une voix qui venait de, semble-t-il, nulle part.
Kathleen entra et regarda autour d’elle.
- Dis donc, qu’elle bazar tu a ici ! Je me demande se que tu peux bien fabriquer, dit-elle. Enfin, toi et tes pouvoirs de sorcières !
Une jeune femme à la peau noire, aux cheveux marron assez claire attachés à l’arrière par en une sorte de chignons décorés à l’avant, au dessus des oreilles, par des fausses fleurs sur des filaments métalliques, aux longues et fines oreilles pointues et aux petits yeux vert très pâle maquillés de noir sur les cils, pénétra dans la pièce par une autre porte à demi dissimulée sous plusieurs choses étranges.
- Chut ! fit-elle en mettant un doigt devant ses lèvres. Quelqu’un pourrait t’entendre et s’en serait fait de moi, tu le sais !
Kathleen fit quelques pas dans la pièce encombrée.
- Je sais, je sais.
La jeune femme dégagea un peu ses affaires pour pouvoir avancer.
- Alors ferme cette porte !
La fée s’exécuta soigneusement sous le regard de la sorcière. Cette dernière portait de ravissantes boucles d’oreilles en formes de plumes grises et noires. Un tour de cou noir enserrait sa gorge, avec un peu de dentelle et un petit ruban de la même couleur. Les manches de sa robe étaient en dentelles et lui couvraient seulement les épaules, tandis que sa robe était pour le moins décolleté, mais sans plus, lui arrivant jusqu’aux genoux. Le tissus était de la même couleur que son tour de cou et délicatement brodé de dentelle à certains endroits. Elle avait au pied de très fine chaussures noires, à tel point que l’on pouvait croire qu’elle était pied nus.
Kathleen observa d’un regard critique la pièce et tout se qui s’y entassait.
- Tu devrais penser à faire du rangement, Alnoum, remarqua-t-elle.
La sorcière repoussa une mèche de ses cheveux et poussa un soupir.
- Je sais, mais je n’ai pas le temps, j’ai trop de choses à faire, tu sais comment est la reine.
Son amie secoua la tête d’un air résigné.
- Peut être, mais un jour, tu risque d’être découverte par elle.
Alnoum haussa les épaules et jeta un regard à un de ses bocaux.
- Pourquoi est tu venu au fait, autre que pour critiquer mon manque de rangement ? ironisa-t-elle.
- Je voulais que tu consulte les dieux… pour vérifier une prophétie que les Aliectes m’ont révélée ce matin.
Alnoum hocha la tête sans rien dire et se mit à farfouiller parmi ses affaires entassés dans la pièce. Des livres ou des grimoires volaient un peu partout, une boite de plumes et d’encre roula au sol, des parchemins anciens et jaunit par le temps s’éparpillèrent. Après un certain temps à chercher, elle mit la main sur une boite en fer légèrement cabossé, qu’elle déposa lentement sur la table.
- Tu es prête, Kathleen ?
La fée approuva sans rien dire, fixant la boîte d’un air anxieux. La sorcière ouvrit la boîte et déposa sur la table un os, une plume, une pierre, un petit bout de bois et une feuille. Elle prit le tout dans ses mains et se mit à les agiter lentement mais vigoureusement. Puis elle lança le tout sur la table comme on lance un dé. Les objets s’éparpillèrent sur le bois, près de la lampe ou brûlait encore une flamme vivace. Alnoum observa un long moment les objets en restant silencieuse.
- Alors, que disent les dieux ? demanda Kathleen.
Son amie poussa un soupir avant de répondre d’une voix résignée.
- Ils seront sept cœurs purs, de peuples différents, à s’opposer aux sept âmes noires et alors la fin surviendra pour Mélom Doum…
La sorcière rangea ses objets et referma soigneusement la boîte en fer.
- La prophétie se confirme, murmura la fée.
Alnoum alla déposer la boîte sur une étagère déjà encombrer de bocaux et revint près de la table.
- Peut être que cette prophétie n’annonce pas la fin de notre monde, mais plutôt la fin dont nous le connaissons actuellement, suggéra-t-elle.
- Je n’y crois pas… sinon les dieux et les Aliectes auraient été plus clair sur le sujet, fit Kathleen, buté.
- Ils ne sont pas toujours clairs, et tu le sais, toi la première.
Kathleen n’écouta pas les conseils de son amie et sortit. Alnoum resta seule dans la pièce, à contempler le peu d’ordre dans lequel elle vivait.
- Je vais faire un peu de rangement, décida-t-elle en soulevant plusieurs parchemins.
Un bruit retentit à l’entrée, à nouveau.
- Qui cela peut-il être cette fois ? grommela la sorcière. Décidément, sa n’arrête pas ce soir !
Malgré tout, elle alla ouvrir. Satini, la conseillère de la reine, se tenait devant elle.
- Ho… bonjour Satini, la salua Alnoum avec un petit signe de tête.
Elle fit entrer la conseillère.
- Que me vaut ta visite ? questionna la jeune femme.
Elle la fit assoir devant la table et s’assit elle-même.
- Je pense que tu le sais déjà, non ? répliqua Satini.
- La prophétie, j’imagine, soupira Alnoum. Tu veux des informations supplémentaires et tu veux savoir si les dieux confirment se qu’on prédit les Aliectes…
La conseillère de la reine approuva de la tête.
- Les dieux confirment la prophétie, mais tu t‘y attendais, je pense, lui dit la jeune femme.
- Oui, effectivement.
- En ce qui concerne des informations supplémentaires, je n’en sais pas plus que toi, malheureusement. Les dieux ne sont jamais très clairs, surtout en ce qui concerne les prophéties.
Satini regarda la jeune femme qui était son amie fermement.
- Et toi, qu’en penses-tu ? Se sera ton avis que la reine voudra entendre, pas le mien.
 Alnoum prit le temps de réfléchir avant de répondre.
- Je pense que cela signifie la fin du monde, mais seulement tel que nous le connaissons. Que le Grand Conseil pourrait être détrôné.
- Mais tu sais comme moi que la reine ne serait guère contente d’apprendre cela.
- Évidemment qu’elle ne sera pas contente, ces magiciens la manipulent à leur guise, comme une poupée de chiffon ! Se qu’il faudrait… c’est qu’on lui dise une fausse interprétation et que l’on garde pour nous le vrai sens de cette prophétie.
- Tant que la paix revient parmi les nôtres… soupira Satini. Mais que pourrais-tu dire ?
Alnoum réfléchit un moment, songeuse.
- Que tout ceci n’est que mensonge et qu’il ne faut pas que la reine s’en occupe. Je ne peux pas lui faire parvenir une fausse interprétation vu l’ampleur que va prendre cette prophétie, si elle se réalise… même si se que prédisent les Aliectes et les dieux se réalise toujours.
- Je lui ferais parvenir ton « avis » sur la prophétie.
- Mais tout cela peut très bien se dérouler dans quelques mois, quelques années ou encore dans un siècle, nul ne sait quand cela arrivera…
Alnoum se leva et raccompagna Satini à la porte en slalomant entre les parchemins et les bocaux posé au sol. Quand elle fut partie, la sorcière poussa un soupir.
- Espérons que cela se réalise bientôt…
Elle souleva plusieurs parchemins et quelques livres poussiéreux et se dirigea vers la pièce d’à coter en réfléchissant à tout cela.

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